La nuit est calme et seules quelques nappes de brouillard viennent perturber la progression
7h, le jour se lève et j’atteins SAUCLIERES (16km) lieu du premier point d'eau en 2h
J'ai 1 heure d'avance sur les barrières horaires, tout va bien. Direction maintenant la vallée jusqu'à "St Jean" par un sentier roulant ou seules quelques grosses flaques occasionnent quelques ralentissements
Je pointe à "St Jean" (21km) à 7h40 en 2h40. Il faut maintenant gravir la très longue montée (15km) jusqu'au point culminant : le St GUIRAL à l'altitude 1350m environ. L'ascension se fait par paliers avec alternance de fortes pentes
et replats
Passage rapide au point d'eau de la "Croix des prisonniers"
Avec l'altitude le brouillard disparaît enfin
et laisse place à de superbes point de vue
toujours de bons raidillons
avant la traversée d'une superbe hêtraie
le sommet n'est plus très loin
10h15 je suis au St GUIRAL à la mi parcours au km 36 en 5h15
Premier bilan : partie réalisée sans problèmes. Plan de ravitaillement respecté. Allure peut être un peu trop rapide sur les portions roulantes ?
Place à la descente sur DOURBIES par un joli sentier assez pierreux ou la chute n'est jamais loin
DOURBIES et son premier ravito en solide est en vue
11h30 je suis à DOURBIES au km44 en 6h30. 2h15 d'avance sur la barrière horaire. Je me sens encore frais. Je refais le plein en eau, mange bananes, pain d'épice et coca pour boisson
Bilan : tout va bien, je suis encore lucide, j'ai bien profité des superbes paysages et même des plus inattendus
Au moment de repartir j'ai juste le temps de croiser Manu qui arrive à son tour. prochaine étape, TREVES 11km plus loin. D'abord le sentier est large et très roulant et peu intéressant
Heureusement les paysages d'automne sont splendides
On retrouve alors un monotrace en balcon qui surplombe une très belle vallée
Une grosse bosse et nous voilà au dessus de TREVES
et la vallée du TREVEZEL avec au fond le causse sur lequel il faudra monter avant de regagner CANTOBRE au fond
Dans la descente Manu me rejoint
On fera route ensemble jusqu'au ravito. Mais il n'est pas au mieux et pense à stopper en bas.
On longe le ruisseau
et 13h35 nous voilà à TREVES au km55 en 8h35 de course. Manu dit définitivement STOP. Je sais ce qu'il doit ressentir car c'est ici même qu'en 2009 j'avais due jeter moi aussi l'éponge, mais cette fois pas question.
Bilan : 2h20 d'avance sur la barrière horaire. Fatigue générale normale au bout de 55km. Pas de douleurs ni de faiblesse gastrique. Menu respecté à la lettre et lucidité toujours au top.
Je repars seul confiant pour la suite vers CANTOBRE 12km plus loin. On longe d'abord le TREVEZEL
avant d'emprunter un sentier étroit en balcon et en dévers très usant. Pierres, racines etc....
ce passage, la chaleur aidant est très dur pour moi. C'est le coup de mou qui me tombe dessus. Je remets de la musique, essaye de penser à autre chose d'agréable et profite des paysages toujours superbes
Vient alors le moment de remonter sur le causse et bizarrement c'est sur cette portion escarpée de cote
que je retrouve un peu d'entrain. Un dernier rampaillou dans les buis
et c'est le plateau. Sur le causse
j'ai à nouveau un mauvais moment, je m’aperçois vite que j'ai oublié de suivre mon protocole de ravitaillement cette dernière heure. Il me faut manger vite du sucré car j'ai les premiers signes d'une Hypo (étourdissements, picotements sur le visage, frissons etc...). je tente de prendre un gel "coup de fouet", une bouchée et beerk, ça passe pas et je vomis aussitôt le tout. Titubant, je m'assieds un moment sur le bord du sentier, je ne suis pas au mieux et le spectre de l'abandon me hante ! Je me calme, reprends mes esprits, me reconcentre. Il faut à tout pris que je prenne du sucre. Je mélange le reste du gel à une grosse gorgée d'eau et avale de force le tout. Ouf j'arrive à garder mon "repas". 5 minutes de halte, une fois calmé je me relève et repars en marchant
La descente sur CANTOBRE est difficile
mais je tiens le choc. petit à petit je retrouve de l'entrain et arrive à grignoter à nouveau. CANTOBRE est en vue
Un dernier gros passage escarpé et c'est l'ultime ravito au km 67

Bilan : CANTOBRE (km 67), il est 17h25 (12h25 de course). j'ai 1h05 d'avance sur la barrière horaire. j'ai su gérer le gros coup de pompe sur le plateau. J'ai mis 4h pour faire ce tronçon de 12km, dur dur. Mais l'essentiel est là, je suis debout et bien décidé à ne rien lacher et à terminer cette épreuve. Je mange une 1/2 banane, un coca et c'est parti pour les 8 derniers km à la frontale
Pour passer la ligne d'arrivée il faut remonter à nouveau sur le causse avant de gagner le "Roc Nantais" qui surplombe l'arrivée. Je suis seul et marche dans la nuit qui tombe avant de rejoindre un concurrent dans la montée
Il est en panne de frontale
je lui propose logiquement de faire route commune en lui prêtant mon faisceau lumineux jusqu'à l'arrivée
On marchera ensemble bon train en papotant jusqu'au bout. La dernière descente du "Roc Nantais" fait très mal aux jambes mais les clameurs et les lueurs de l'aire d'arrivée font oublier tout ça. Quelques larmes de plaisirs, de joie et de fierté coulent le long de mes joues. Que c'est bon!!!!!!!
Oublié l’échec ici en 2009, oublié l'abandon à 12km de l'arrivée sur le GRP cet été.
Dans le village Michel est là pour m'encourager, merci. Et voilà enfin la ligne d'arrivée tant désirée. Mon compagnon sans lampe et moi passerons ensemble la ligne d'arrivée
en 14h20
